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de Bouresse : 2 la poule noire / Nigra kokino

À l’occasion d’un stage à kvinpetalo, à Bouresse, ce texte, trouvé dans la bibliothèque, a été traduit par le GEM. (Aŭskultu la tekston en esperanto !)

Article mis en ligne le 3 avril 2019
dernière modification le 18 mars 2020

Écoutez le texte en espéranto !
Aŭskultu la tekston en esperanto !

 

 

À l’occasion d’un stage à kvinpetalo, à Bouresse, ce texte, trouvé dans la bibliothèque, a été traduit par le GEM.

2 La nigra kokino.

Post la morto de la pastro, kiu venkis lin, la Demono revenis por tenti la loĝantojn de Bouresse. 

Li aperis laŭdire dum la plej mallumaj noktoj ĉe la kruciĝejo de la tri vojetoj de la Fonto-de-la-Mortintoj. 

Li formiĝis kiel nigra kokino kun la brilegaj okuloj, kiu, kiam sonis noktmezo, eligis teruran blekegon, vekanta abrupte ĉion, kio dormis en la komunumo.

Vagulo scianta nenion pri tiu afero, ĉar li venis de malproksime, endormiĝis apud la malbenita loko ; je sia timego li vidis la kokinon, kaj per siaj piedoj ĝi skrapis la grundon, el kiu spruĉis oraj moneroj kaj fajraj trenaĵoj. La apero estis mallonga, sed la oro restadis brilanta en la herboj : tagiĝe ĝi estis malaperinta , sen tio, ke la almozulo pensis pluki ĝin. 

La morgaŭon la loĝantoj de la vilaĝego aŭskultis silente la rakonton de la vagulo, kaj ĉiuj promesis eviti la kruciĝejon. Tamen la loka kastelestro ne konis timon ; li estis turmentata per stranga deziro : vidi la kokinon... "Nenio malbona okazis al tiu mizerulo ; kial mi ne irus tien ? ’’ Nokte li iris tien. Sed la vagulo antaŭe vidis la Demonon nur malgraŭ li, spite, ke la kastelestro paŝis volonte al lia renkonto.

Kvankam la temerarulo estis kaŝita en la erikoj, direkten al li la kokino antaŭeniris por bleki. La homo konis timon ; li volis fuĝi, sed lia rigardo ne povis deturniĝi de la brilantegaj pupiloj. La Demono paŝis al li ; kaj la flamoj elspruĉis el liaj paŝoj. Kiaj ruĝaj ili estis ! Li svenis. La morgaŭon li retrovis sin en la erikejo, sola, angora, maljuniĝinta, damnita.
La tagoj pasis kaj la kastelestro ne retrovis pacon. Li ne povis dormi sen revidi la inferajn flamojn, kaj, se okazis al li renkonti nigran kokinon, li paliĝis kaj deturnis la rigardon.

Li aĉetis ĉiujn lokajn nigrajn kokinojn por tranĉi iliajn gorĝon, sed tie je noktomezo la kriego bruegis ankoraŭ. Li provis preĝi, vizitadi la preĝejon, plenumi bonajn agadojn ; sed lia gorĝo sin stringis, liaj gamboj ne plu portis lin ; ofte la malriĉuloj, kiuj sciis lian pasintaĵon, rifuzis lian almozon.

Tiam li decidis pilgrimi en Sanktan Teron. Lia pento estis sincera, liaj turmentoj antaŭe estis grandaj : la Sinjoro kompatis.

Dum longaj monatoj oni ne aŭdis pri tio  ; sed, kiam li atingis Jerusalemon, la loĝantoj de Bouresse estis avertitaj pri tio, ĉar tiun ĉi nokton neniu aŭdis la blekon de la kokino.

Kaj de tiam neniu plu aŭdis ĝin.


2 La poule noire

Après la mort du prêtre qui l’avait vaincu, le Démon revint pour tenter les habitants de Bouresse.

Il apparaissait disait-on, par les nuits les plus obscures, à la croisée des trois chemins de la Font-de-la-Feue.

Il prenait la forme d’une poule noire, aux yeux étincelants, qui, lorsque sonnait minuit, poussait un cri terrible, éveillant en sursaut tout ce qui dormait dans la commune.

Un vagabond, ne sachant rien de ces choses, car il venait de loin, s’était endormi près de l’endroit maudit ; à son grand effroi, il avait vu la poule, et de ses pieds elle grattait le sol, d’où jaillissaient des pièces d’or et des trainées de feu. L’apparition fut courte, mais l’or demeurait, brillant dans les herbes : à l’aube il avait disparu sans que le mendiant eût songé à le ramasser.

Le lendemain, les habitants du bourg écoutèrent en silence l’histoire du vagabond, et tous promettaient d’éviter le carrefour. Cependant, le châtelain du pays ne connaissait pas la peur ; il fut tourmenté d’un étrange désir : voir la poule... "Il n’est rien arrivé de mal à ce miséreux ; pourquoi n’irais-je pas ? " La nuit, il y alla. Mais le vagabond n’avait vu le Démon que bien malgré lui, tandis que le châtelain marcha volontairement à sa rencontre.

Bien que le téméraire fût caché dans les bruyères, c’est vers lui que la poule avança pour crier. L’homme connut la peur ; il voulut fuir, mais son regard ne pouvait se détourner des prunelles étincelantes. Le Démon marchait sur lui ; et les flammes jaillissaient de ses pas. Qu’elles étaient rouges ! Il perdit connaissance. Le lendemain, il se retrouva dans la brande, seul, angoissé, vieilli, damné.

Les jours passèrent, et le châtelain ne retrouva point la paix. Il ne pouvait dormir sans revoir les flammes infernales, et s’il venait à rencontrer une poule noire, il pâlissait et détournait le regard.

Il achetait, pour les égorger, toutes les poules noires du pays, mais là-bas, à minuit, le cri retentissait toujours. Il essaya de prier, d’aller à l’église, de faire de bonnes actions ; mais sa gorge se serrait, ses jambes ne le portaient plus, souvent les pauvres, qui savaient son histoire, refusaient l’aumône. 

Il résolut alors de se rendre en Terre Sainte. Son repentir était sincère, ses touments avaient été grands : le Seigneur eut pitié.

Pendant de longs mois, on n’eut point de nouvelles ; mais, lorsqu’il atteignit Jérusa-lem, les gens de Bouresse en furent prévenus, car cette nuit-là, nul n’entendit le cri de la poule.

Et nul ne l’a plus entendu depuis...


Documents
La poule noire 64.8 kio / PDF

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